La prévalence du trouble du spectre de l’autisme (TSA) est en augmentation au Québec et à travers le monde. Dans la région de la Montérégie, la prévalence serait actuellement d’un enfant sur 57 (1/57) alors qu’en France la prévalence serait d’un enfant sur 100 (1/100).

Le TSA est un trouble neurodéveloppemental avec des impacts significatifs qui persistent tout au long de la vie de la personne. Une partie de l’augmentation de la prévalence est attribuable à une sensibilisation accrue, à un élargissement des critères diagnostics et à une plus grande disponibilité des services diagnostics (notamment par l’apport des milieux privés). Nonobstant la raison de l’augmentation de la prévalence du TSA, il en résulte un grand nombre d’enfants diagnostiqués qui ont besoin de services de réadaptation, notamment en orthophonie(développement du langage et des habiletés de communication sociale) et en ergothérapie (développement des habiletés de motricité fine et globale, interventions sur les habiletés de coordination, l’organisation et les habiletés sociales).

L’utilisation du cheval par les ergothérapeutes et orthophonistes comme stratégie d’intervention peut être très efficace pour ces enfants. Notamment pour la variété d’interventions que cette modalité permet, mais aussi de par la grande motivation interne que suscite le cheval sur l’enfant le rendant ainsi plus impliqué dans l’intervention ce qui est un gage de réussite.

Pourquoi choisir l’hippothérapie (réadaptation assistée par le cheval) pour un enfant présentant un TSA?

1-     Le cheval offre une multitude de stimulations sensorielles que l’ergothérapeute peut bien graduer en fonction des besoins de l’enfant. Ainsi, il pourra notamment diminuer ses réactions aversives aux bruit et aux textures.

2-     Le cheval peut être un très intéressant outil proprioceptif. En effet, selon la modulation du pas du cheval et les positions prises sur son dos, l’enfant recevra les stimulations sensorielles-proprioceptives dont il a besoin pour se disponibiliser (devenir plus attentif) et mieux répondre aux interventions.

3-     Le cheval sollicite la motivation interne de l’enfant et peut permettre de travailler différent pré-requis scolaires de façon ludique et stimulante : notamment, la croupe du cheval devient une extraordinaire « table de travail » pour développer la motricité fine, l’écriture, le découpage!! Oui, oui! On découpe et on colorie à cheval!!

4-     La présence de trois personnes lors de chaque intervention fournie de nombreuses occasions pour travailler les habiletés sociales. En effet, lors de suivi plus traditionnel en salle, l’enfant ne travaille ses habiletés qu’avec son intervenant et parfois un parent. L’intervention avec le cheval offre un cadre social plus « normal ».

5-     Le travail en liberté avec le cheval permet à l’enfant d’apprendre à décoder le langage non verbal du cheval et de prendre conscience de son propre langage non verbal et de ses émotions. Une citation dit que « le cheval est le miroir de l’homme ». Cette citation prend tout son sens lors de certaines interventions.

6- Le cheval offre une surface dynamique de travail répétitive, prévisible et symétrique sur laquelle l’enfant peut développer son contrôle postural et son équilibre, puis sa motricité fine et son langage. 

*** Les termes hippothérapie et équithérapie, bien que similaires, représentent des approches très différentes. Il importe de s’assurer qu’un ergothérapeute ou un orthophoniste est présent lors des interventions pour obtenir les bienfaits discutés dans le présent article.

Des séances d’ergothérapie ou d’orthophonie assistée par le cheval vous intéresse? Contactez-nous! Plusieurs plages horaires sont disponibles dès septembre!

Sources:

Mainville, C. (2014). Modélisation et analyse des interventions d’équitation thérapeutique utilisées à des fins de réadaptation (Maître ès sciences en Sciences biomédicales, Université de Montréal, Montréal). Repéré à https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/bitstream/handle/1866/10592/Mainville_Carolyne_2014_memoire.pdf?sequence=6&isAllowed=y

Collectif d’auteurs. 2016. L’enfant autiste. Stratégies d’intervention psychoéducatives. 2e édition. Montréal: Éditions du CHU Sainte-Justine.