Déficience visuelle et hippothérapie: pourquoi pas?

Déficience visuelle et hippothérapie: pourquoi pas?

Saviez-vous que 80% des apprentissages passe par l’acquisition d’informations visuelles? Dès le plus jeune âge, l’enfant fait appel à l’exploration visuelle de son environnement ainsi qu’à l’imitation des personnes qui gravitent autour de lui pour se développer.

La vision: un élément important du développement

La vision permet à l’enfant de coordonner ses mouvements et aussi, de les ajuster à ce qui se trouve autour de lui. Privée partiellement ou totalement de vision, l’enfant doit utiliser ses autres sens pour découvrir ce qui l’entoure.

L’imagerie mentale est également un concept essentiel au développement de l’aspect cognitif. Sans représentation mentale, certains concepts sont alors très difficiles à intégrer. Par exemple, il est presqu’impossible de savoir ce qu’est une pomme sans l’avoir touché, senti ou goûté.

Comment l’hippothérapie peut aider?

La réadaptation assistée par le cheval permet de travailler une multitude d’habiletés de motricité globale qui peuvent être difficiles à stimuler au quotidien. Assise sur un cheval, la personne ayant une déficience visuelle n’a pas besoin de se préoccuper de la gestion de l’espace. Elle n’a pas à craindre de se buter à un objet et de trébucher, voire tomber.

En n’ayant aucun repère visuel, la conscience corporelle représente un grand défi à acquérir! Lorsqu’elle est assise sur le dos du cheval, la personne reçoit un neurofeedback très important au niveau de l’ensemble de son corps. Ainsi, cela est aidant pour l’aider à mieux se positionner, à repérer son corps dans l’espace et à intégrer plus rapidement certains gestes. À la fin de la séance, des améliorations sont observables et peuvent être généralisées au quotidien.

Au niveau de la posture, l’hippothérapie permet d’améliorer le tonus musculaire. Ainsi, la personne se tiendra plus droite lorsqu’elle est en position assise et à la marche. La majeure partie de la séance s’effectue au pas. Ainsi, la régularité des pas du cheval permet de développer des stratégies pour se repérer dans l’espace (Par exemple, on sait que le cheval fera environ 20 pas avant de tourner au prochain coin de manège) et développer de bonnes réactions d’équilibre.

Des bénéfices au-delà de la motricité

Au niveau sensoriel, les interactions avec le cheval (le brosser, les flatter, etc.) ainsi que ses mouvements procurent une multitude de sensations proprioceptives et tactiles. Toucher le cheval avant le brossage aide la personne à avoir des repères dans l’espace et à se faire une image mentale de l’animal. Le brossage s’en trouve alors plus efficace.

Avoir une déficience visuelle peut également engendrer une certaine limitation au niveau de l’exercice d’activités sportives. Ainsi, vivre des séances de réadaptation assistée par le cheval permet une expérience unique et en toute sécurité. De plus, la personne ayant une déficience visuelle développe un lien de confiance envers l’équipe qui assure sa sécurité et aussi, envers l’animal avec qui se crée habituellement un lien d’attachement.

Être autour ou sur le cheval amène également à négocier avec certains imprévus. Si le cheval secoue la tête ou éternue, ceci provoque des mouvements imprévus qui demandent une adaptation de la part du client. Comme les imprévus font partie de la vie de tous les jours, voici une façon efficace de les aborder en étant bien entouré!

Finalement, développer l’autonomie est au coeur du processus. Mettre son casque et la ceinture de sécurité avant la séance, aider l’équipe à mettre l’équipement avant la monte ou diriger le cheval avec les rênes sont autant d’occasions de renforcer la confiance en ses capacités.

 

Vous souhaitez en savoir plus? Notre équipe pourra répondre à toutes vos questions.

Sources:

Association québécoise des parents d’enfants handicapés visuels. 2019. “Déficience visuelle”. https://www.aqpehv.qc.ca/deficience-visuelle (3 mars 2019).

Mainville, C. (2014). Modélisation et analyse des interventions d’équitation thérapeutique utilisées à des fins de réadaptation (Maître ès sciences en Sciences biomédicales, Université de Montréal, Montréal). Repéré à https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/bitstream/handle/1866/10592/Mainville_Carolyne_2014_memoire.pdf?sequence=6&isAllowed=y

 

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